Venus de Bretagne, de Tour ou encore de Valencienne, des avocats de toute la France se sont rassemblés à Paris ce Lundi 3 Février. Depuis maintenant 5 semaines, ces derniers sont en grève pour dénoncer la réforme des retraites et une certaine vision de leur profession.
Une nouvelle manifestation était organisée ce Lundi à Paris. Le cortège s'est élancé de la Place de la Bastille pour rejoindre celle de Nation. D'après le Conseil national du barreau, ils était 15 000 à manifester en ce jour. Cette mobilisation avait lieu à la veille d'une réunion prévue entre le Premier Ministre, Édouard Philippe, et les instances de la profession.
Plus de 164 barreaux sont en grève à ce jour, un nombre encore jamais atteint et qui inquiète les premiers intéressés. « Le gouvernement doit se rendre compte de la gravité de sa reforme quand autant de professions manifestent chacun leur tour » déclare une manifestante. « Non à la taxe retraite », « Retraite plus chère, justice précaire », autant de slogan et de pancartes qui permettent de comprendre ce que revendiquent les avocats.
Tout comme les infirmiers libéraux, les avocats bénéficient d'une caisse autonome géré par la profession. Si la réforme est adoptée, leur caisse sera absorbée par le régime général. Une fusion qui prévoit par ce fait une augmentation de leur cotisations. Celle-ci est depuis des années fixée à 14% et passerait donc à plus de 28% pour les professionnels dont le chiffre d'affaire irait jusqu'à 40 000 euros par an. Payer plus pour gagner moins, c'est le point faible de cette reforme qu'en retire les avocats.
L'aide juridique en péril
Christine Ferale Schuhl, présidente du conseil national des barreaux, présente à la manifestation confiait à Affiches Parisiennes : « avec votre régime universel, vous allez créer des inégalités tellement fortes que vous allez provoquer de la démotivation, des gens qui vont quitter la profession ou des gens qui ne vont pas avoir envie d'y entrer ».
Les professionnels du droit cherchent également à souligner qu'en augmentant leurs cotisations, le gouvernement met en péril l'aide juridictionnelle pour tous. Celle-ci fait déjà débat depuis plusieurs années. « Le manque de moyen est de plus en plus important, l'aide juridictionnelle qui est destinée à permettre à tous d'accéder à la justice, est à bout de souffle » livrait Maryline, avocate depuis 20 ans. Elle, ne compte pas jetée sa robe noire mais s'inquiète fortement pour l'avenir des professionnels mais également des citoyens.
Pauline Sarrafy
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